Interactive Brokers (IBKR) pour acheter des obligations : mon avis (2025)

Avis sur Interactive Brokers, courtier international pour acheter des obligations

Absolument parfait pour les investisseurs expérimentés

En résumé

IBKR est le plus grand courtier au monde.

L'entreprise est cotée au Nasdaq (IBKR) et pèse près de 80 milliards de dollars de capitalisation (c'est l'équivalent de la BNP !).

IBKR donne accès à près d'un million d'obligations : États (US Treasuries, OAT, Bunds), corporates, municipales et convertibles sur de nombreux marchés internationaux, le tout à des tarifs très compétitifs.

IBKR est utilisé par les investisseurs institutionnels (fonds de pension, hedge funds) et les traders professionnels. Mais mieux vaut avoir une bonne connaissance des marchés car l'interface peut rebuter les débutants. Par exemple, aucun IFU au format français n'est fourni. Il faut le faire soi-même avec les très riches informations trouvées dans les rapports.

Avantages

  • Sélection d'obligations gigantesque (1 million de titres)
  • Tarifs très bas (0,1% du nominal, minimum 2 €)
  • Excellent sur tous les marchés internationaux (actions, options, matières premières...)
  • Plateforme ultra-complète pour les traders expérimentés

Inconvénients

  • Interface peu intuitive pour les débutants
  • Pas d'IFU français
  • Service client inégal selon les cas
  • Grille tarifaire difficile à appréhender

Ma note concernant Interactive Brokers en tant que courtier obligataire

Note : 4.5 / 5

Analyse et avis détaillé

Présentation

Interactive Brokers (IBKR) est un courtier en ligne américain fondé en 1978. Aujourd’hui, c’est un acteur de tout premier plan avec plus de 2,1 millions de comptes clients dans le monde et une présence sur plus de 150 marchés dans 200 pays.

À l’origine spécialisé sur les actions et produits dérivés pour traders professionnels, IB s’est ouvert aux particuliers et propose aujourd’hui un vaste éventail d’actifs, dont évidemment les obligations. Sa plateforme donne accès à plusieurs dizaines de milliers d’obligations à travers le monde.

  • Obligations d’État (Treasuries américains, Bund allemands, OAT françaises, etc.)
  • Obligations d’entreprises de toutes tailles et toutes notations (du investment grade jusqu’au high yield)
  • Obligations municipales US, ainsi que des titres de dette moins courants (obligations indexées sur l’inflation, etc.).

Cette large offre obligataire est l’une des grandes forces d’Interactive Brokers, incomparable aux courtiers grand public traditionnels.

Mais Interactive Brokers n’est pas réputé pour sa simplicité. L’offre pléthorique de marchés et de produits s’accompagne d’une interface complexe et de nombreuses configurations possibles.

IB lui-même cible en effet les investisseurs expérimentés et actifs, ainsi que les clients à “gros portefeuilles”. Les débutants complets pourraient être déboussolés par la richesse de la plateforme et l’autonomie requise.

Cependant, pour un investisseur particulier intéressé par les obligations, IBKR apparaît donc comme un choix ultra-complet, économique mais assez exigeant.

IBKR vous offre des actions gratuites

Si vous ouvrez un compte IBKR, vous pouvez bénéficier d'une offre de bienvenue : jusqu'à 1000$ d'actions IBKR offertes (selon votre solde déposé, minimum 10 000$) si vous ouvrez un compte en étant parrainé par un ami. Je suis votre ami :) Il vous suffit d'utiliser ce lien pour étudier l'offre, et celui-ci pour ouvrir le compte.

Interface

Le courtier met à disposition plusieurs plateformes de trading complémentaires :

  • la Trader Workstation (TWS), application de bureau historique d’IB (à télécharger),
  • le Portail Client Web (interface en ligne via le site)
  • l’application mobile IBKR.

Trader Workstation (TWS)

La TWS est l’outil le plus complet, prisé des traders actifs : elle permet de passer des ordres sur tous les marchés en temps réel, avec une multitude d’outils d’analyse et de configuration (scanners de marché, graphiques avancés, etc.).

Exemple de vue de la Trader Workstation d’IBKR

C’est via la TWS que l’investisseur obligataire aura accès à l’intégralité des fonctionnalités (par exemple, l’outil de recherche d’obligations détaillé plus bas). En revanche, son ergonomie est austère : de multiples fenêtres, des sigles techniques, une interface vieille école peu guidée. La courbe d’apprentissage peut être raide pour qui n’y est pas habitué.

Pour le passage d'ordres simple, l'application mobile fait parfairement l'affaire. Elle est plus intuitive et permet de suivre son portefeuille en temps réel. C'est un bon complément à la TWS pour les investisseurs actifs.

Exemple de vue “Mosaic” sur la Trader Workstation d’IB

Exemple de vue “Mosaic” sur la Trader Workstation d’IB, qui concentre dans un espace unique les outils de trading, de suivi de positions, de liste de valeurs, de graphique et de passage d’ordres. Cette interface professionnelle, très fournie en informations, illustre la complexité avec laquelle doit composer un investisseur particulier sur IBKR.

Le portail web IBKR

Le Portail Web d’IBKR offre une expérience un peu plus épurée : on y retrouve l’essentiel des fonctionnalités dans un navigateur (consultation du portefeuille, passation d’ordres simple, rapports). Cette interface web est accessible en français et convient pour les opérations courantes, mais elle reste assez technique comparée aux standards des courtiers grand public.

L'application mobile IBKR

L’application mobile reprend quant à elle les principales fonctions de trading et de suivi du compte dans un format réduit. Bien qu’IB ait fait des efforts de design (mode “Mosaic” plus moderne, appli améliorée), l’ensemble demeure déroutant pour les débutants et s'adresse plutôt à des utilisateurs avancés.

L'offre obligataire chez IB

Pour acheter des obligations, IB ne propose pas d’espace dédié vraiment simplifié et ergonomique.

L’investisseur doit idéalement savoir ce qu'il cherche ! Ou alors utiliser le moteur de recherche multi-actifs ou le scanner d’obligations pour trouver son titre (souvent via son code CUSIP, ISIN ou le nom de l’émetteur), puis passer un ordre depuis le même environnement que pour une action.

Cela nécessite de comprendre certains termes (par exemple, les cours obligataires s’expriment en pourcentage du nominal) et de configurer l’ordre correctement (type d’ordre, montant nominal souhaité, etc.).

Par ailleurs, il faut savoir que les données de marché sur les obligations ne sont pas toujours gratuites : IB propose des cotations indicatives, mais obtenir des flux en temps réel sur certains marchés obligataires peut exiger un abonnement payant, éventuellement remboursé avec un certains volumes d'ordres. Sur certains marchés il est possible d'obtenir des "snapshots" (mise à jour ponctuelles des cours) gratuitement ou pour quelques centimes.

Ce fonctionnement reflète la philosophie d’Interactive Brokers : fournir des conditions d'accès professionnelles... Et les professionnels payent pour les données de marché ! Il est toutefois possible de passer un ordre "à l'aveugle" en se basant sur des informations en temps différé de 15 minutes.

L’interface d’IBKR pour les obligations est donc très complète mais technique : elle ravira les obligataires chevronnés aimant manipuler des outils avancés, mais pourra rebuter ceux qui préfèrent la simplicité.

Comment on achète une oblig chez IB

La sélection d’une obligation dans IB se fait principalement via l’outil de recherche d’obligations (aussi appelé Bond Scanner).

Depuis la TWS ou le Portail Client, on peut filtrer les obligations disponibles selon plusieurs critères : échéance (maturité), rendement actuel, notation de crédit (Moody’s/S&P), devise, etc. Par exemple, on peut demander "toutes les obligations d’entreprise notées A ou mieux, arrivant à maturité dans 5 à 10 ans" : IB affichera la liste des obligations correspondantes, avec leur rendement, leur coupon, leur prix actuel, etc.

Exemple de recherche d'obligations sur IBKR

Il est possible de filtrer les résultats :

  • par taux de coupon
  • par rendement actuariel
  • par date d’échéance
  • par secteur
  • par notation
  • par devise
  • par pays

Curieusement, à ma connaissance (mais contactez-moi si je me trompe) je n'ai pas vu de filtre par émetteur !

Le courtier annonce un accès à près d'un million de titres rien que pour les US :

  • 31,359 Corporate bonds
  • 1,030,201 Municipal securities
  • 8,185 CDs, and non-US sovereign bonds

Les "munis" n'ont pas d'intérêt pour les investisseurs étrangers. Il reste tout de même près de 30 000 corporate bonds en plus des obligations souveraines : un choix bien suffisant !

Comment on passe un ordre chez IB

Une fois l'obligation identifiée, le passage de l’ordre fonctionne de manière similaire à un ordre d’action.

On spécifie la quantité (généralement en nombre de titres, mais c'est aussi possible en valeur nominale), le type d’ordre (ordre au marché si l’on veut acheter au meilleur prix disponible pour exécution immédiate, ou ordre à cours limité si on veut tenter de payer moins cher, mais sans garanti) et la durée de validité de l’ordre.

Sur les obligations liquides (ex : obligations d’État majeures, grandes entreprises), IB parvient à afficher des cours en temps réel ou quasi-réel et l’ordre peut être exécuté instantanément si un vendeur est présent en face.

Sur les obligations peu liquides, l’ordre pourra rester en attente : IBKR tentera alors soit de le faire exécuter sur un marché obligataire externe, soit de le croiser en interne avec l’ordre inverse d’un autre client IB.

En effet, Interactive Brokers dispose d’un système interne de confrontation des ordres obligataires : si deux clients IB veulent échanger la même obligation à un prix donné, la transaction peut se faire directement entre eux, ce qui améliore les chances d’exécution et évite des intermédiaires.

Le montant minimal d’achat est souvent d’une ou de deux obligations (la plupart des obligations aux US ayant une valeur nominale standard de 1 000 $/€). IBKR n’impose pas de montant minimum supplémentaire. Il est ainsi posible de composer un portefeuille diverifié avec des lignes de 2000 $ pièce.

Tarification

La tarification des obligations chez Interactive Brokers est un de ses points forts. Ces commissions sont dégressives en fonction du montant et très basses comparées aux standards du marché. En outre, chez IB il n'y a pas de spread additionnel : vous payez selon le bid/ask réel des marchés.

Obligations en euros (marchés européens)

  • Commission de 0,1% du montant sur la tranche jusqu’à 50 000 € (ou 10 000 €, selon le marché) puis 0,025% au-delà.
  • Minimum d’environ 2 € par ordre.

Par exemple, un achat de 8 000 € nominal d’une obligation française coûtera 8 € de frais (0,1%), un achat de 100 000 € nominal coûtera environ 37 € (0,1% sur 50k + 0,025% sur les 50k suivants).

Et si votre ordre est très petit, ce seront les 2 € qui s'appliquent. Même 2 € sur 1000 € représentent 0,20%, ce qui est similaire à ce qui facturent les courtiers français pour les ordres classiques.

Ces tarifs sont donc extrêmement compétitifs par rapport aux banques et courtiers traditionnels, surtout français.

Obligations en dollars (marché US)

  • Commission de 0,1% du nominal sur les premiers 10 000 $, puis 0,025% au-delà
  • Minimum 5 $ par ordre.

Un achat de 5 000 $ de nominal ne coûtera que $5 (5k étant le point mort du variable). Un achat de 50 000 $ de nominal coûtera ~$12,5 de frais.

Pour les Treasuries US (bons du Trésor), IB casse encore les prix : seulement 0,002% (0,2 point de base) du nominal sur le premier million de $ ! Autant dire que pour un investisseur particulier, les frais sur les obligations d’État US sont quasi nuls (quelques dollars au maximum).

Dans tous les cas, les frais sur obligations US se calculent sur le nominal. Si vous achetez des zéro coupons très décotées ou des strip T Bonds, il faudra en tenir compte car la commission sur la valeur de votre ordre sera plus élevée en proportion.

Autres devises/régions

Il serait difficile lister tous les tarifs car IBKR donne accès à énormément de marchés !

Les barèmes sont assez similaires sur la plupart des places.

Exemple pour le GBP ou CHF : environ 0,1% jusqu’à un certain seuil puis 0,025% au-delà, avec un minimum équivalent à quelques unités de la devise. Grosso modo, c'est 0,10% de base un peu partout.

Frais annexes

Il n’y a pas de frais de garde spécifiques ni de frais d’inactivité. Le spread est celui du marché.

Le seul coût indirect à mentionner : les frais de change.

IB propose deux méthodes :

  • le change automatique lors de l’ordre (0,03% de frais, sans minimum)
  • le change manuel via l’interface (0,002% de frais avec minimum de 2$)

Je vous conseille de faire le change manuel, car cela vous permet de choisir le moment et de gérer vos balances en devises de façon consciente.

Dans tous les cas, ces frais de change sont extrêmement bas comparés aux taux de change bancaires classiques (souvent 1% ou plus).

Les frais d'IB en résumé

En résumé, la tarification d’IB pour l’investissement en obligations est difficile à battre : commissions très faibles et pas de frais cachés. L’investisseur particulier doit simplement garder à l’esprit la grille complexe (il faut parfois consulter la page tarifaire pour connaître le taux exact applicable à telle devise ou tel marché, mais même avec cette complexité, on a la certitude de payer parmi les frais les plus bas du marché. Cette compétitivité fait d’ailleurs qu’Interactive Brokers est régulièrement classé parmi les meilleurs courtiers pour les obligations par les comparatifs internationaux.

Service client et support

Le service client d’Interactive Brokers a longtemps eu une réputation mitigée, même s’il tend à s’améliorer.

IBKR propose trois canaux de contact :

  • e-mail
  • téléphone (numéro international, par ex. +41 41 562 0902 pour l’Europe)
  • chat en ligne.

Il existe aussi un forum communautaire où les utilisateurs peuvent poser des questions et partager des conseils.

En théorie, l’assistance est disponible 24h/24 en semaine (décalage international oblige). Dans la pratique, les retours d’utilisateurs indiquent un support réactif mais inégal selon la nature des demandes.

Certains saluent la rapidité du chat pour résoudre un problème technique ou répondre à une question simple. D’autres se plaignent de réponses peu satisfaisantes ou génériques par e-mail, ou de difficultés à obtenir un interlocuteur vraiment compétent sur un sujet pointu.

La langue peut être un frein : la plupart des échanges se font en anglais. IBKR a du personnel parlant français (notamment pour les demandes commerciales ou l’assistance de premier niveau), mais il n’est pas garanti d’avoir un support francophone 24h/24 sur des sujets complexes.

Le service client d’Interactive Brokers est très fonctionnel mais pas exceptionnel.

Il vaut mieux être autonome et ne le solliciter qu’en dernier recours. Pour un utilisateur francophone, la barrière de la langue et la relative froideur du support peuvent être un point faible, mais IB s'améliore progressivement sur ce point. L'ouverture du PEA est d'ailleurs un signe de son engagement sur le marché français.

Formation et ressources

Interactive Brokers met à disposition de ses clients un vaste éventail de ressources éducatives. Conscient que sa plateforme peut intimider, IBKR a développé un portail IBKR Campus qui centralise des contenus de formation pour tous niveaux.

On y trouve :

  • Des cours vidéo interactifs, souvent regroupés au sein de la Traders’ Academy (académie en ligne d’IB). Par exemple, on peut suivre un module complet sur les bases des obligations, ou sur l’utilisation du Bond Scanner dans TWS, avec quiz à la fin.
  • Des webinars en direct ou en replay, animés par des employés d’IB ou des experts externes, couvrant des sujets variés (analyse des marchés, nouvelles fonctionnalités de la plateforme, etc.).
  • Des podcasts et des articles de blog (Traders’ Insight) sur l’actualité des marchés et des produits financiers.
  • Un glossaire et des fiches pratiques pour comprendre les termes (utile pour maîtriser le jargon obligataire, par ex. “duration”, “callable bond”, etc.).

Cette offre de formation est majoritairement en anglais, mais certains supports sont disponibles en français (notamment des articles écrits, ou le sous-titrage des vidéos). IBKR propose également un simulateur de trading (Paper Trading) permettant de s’entraîner sans risquer d’argent réel – utile pour apprivoiser la TWS et tester des transactions virtuelles sans conséquences.

Pour un investisseur particulier, ce foisonnement de ressources est une aubaine : on peut se former gratuitement à la fois sur les produits (ex : comprendre les mécanismes obligataires avancés) et sur l’outil IB lui-mêmes. Cette approche éducative est un vrai plus par rapport à de nombreux courtiers qui se contentent du strict minimum. Bien entendu, cela demande du temps et de l’initiative, mais “smart investors never stop learning” comme le rappelle IB sur son site !

Un point appréciable pour ceux qui veulent devenir des investisseurs obligataires aguerris.

Types de comptes proposés

Individuel, joint ou entreprise

Pour un investisseur particulier résidant en France qui souhaite acheter des obligations, le choix se fera principalement entre le compte-titres individuel (compte standard) et éventuellement un compte joint (si l’on veut un compte à deux titulaires, par exemple en couple).

IB permet aussi d’ouvrir des comptes au nom d’une société (utile si vous investissez via une holding ou une entreprise).

Cash ou margin (effet de levier)

À l’ouverture, IB vous demandera si vous souhaitez un compte “Cash” ou “Margin”. Le compte Cash ne permet pas de dépasser le solde (pas d’effet de levier, vous payez vos titres entièrement) tandis que le compte Margin vous autorise à emprunter auprès d’IB pour financer vos positions (dans certaines limites, et ce n'est pas gratuit !).

Pour l’achat d’obligations, le compte margin peut donner accès à l’effet de levier sur des obligations, mais il faut être prudent car cela implique un risque supplémentaire et des intérêts sur l’emprunt. En général, les investisseurs particuliers optent pour un compte Cash s’ils ne prévoient pas de faire de levier ou de vente à découvert, ou un compte Margin s’ils veulent cette flexibilité.

Le compte Margin nécessite un capital minimum (modeste chez IB : de l’ordre de 2 000 $) et une évaluation de votre expérience lors de l’inscription.

Toutefois, la marge ne coûte rien tant que l'on ne l'utilise pas... Et compte tenu du positionnement d'IB, si vous êtes dans la cible, je vous conseille le compte Margin.

Les types de comptes disponibles chez IBKR

Depuis peu, Interactive Brokers propose également un compte PEA (Plan Épargne Actions) pour les clients français. C'est une excellente nouvelle mais hors périmètre de cet article, car le PEA est réservé aux actions européennes et fonds éligibles : il ne peut pas contenir d’obligations.

Considérons-le hors périmètre de cet article !

IB ne propose pas de comptes “enfant” ou mineur pour les particuliers (contrairement à certains courtiers français). En revanche, il est possible de créer une structure de compte famille : un utilisateur principal peut gérer sous lui plusieurs comptes individuels (par exemple pour optimiser la gestion familiale). Cela sort du cadre de l’investisseur individuel classique.

À signaler aussi, même si c’est plus pour les conseillers ou institutionnels : IB offre des comptes Advisor (gestion pour compte de tiers) et Broker (introducing broker). Hors-sujet pour un particulier lambda, mais cohérent avec le positionnement quasi-institutionnel de IB.

Enfin, chaque compte peut avoir une devise de référence. Cela ne contraint pas les transactions (on peut acheter des obligations en dollars dans un compte en euros), mais cela peut simplifier la gestion des frais de change. Par exemple, pour acheter des obligations en dollars, il faut préalablement détenir des dollars sur le compte (soit en les achetant, soit en les convertissant depuis une autre devise) si l'on ne veut pas être à découvert en dollars et créditeur en euros.

Si vous êtes investisseur français je vous conseille d'avoir l'EUR comme devise de référence, même si vous venez construire un portefeuille en obligations internationales. Cela simplifiera la gestion des frais de change et les reportings fiscaux. Ne faites pas la même erreur que moi en choisissant le dollar car je voulais investir sur le marché US.

Heureusement, la devise de référence peut se changer à tout moment et gratuitement (mais cela complique les reportings).

Sécurité et régulation

La sécurité se décline en plusieurs aspects chez Interactive Brokers : la sécurité de vos avoirs financiers, et la sécurité technique de la plateforme.

Sur le plan financier, IB est un établissement solide et réglementé. Aux États-Unis, IB est membre du SIPC (qui couvre les comptes jusqu’à $500k dont $250k en liquidités).

Pour les clients européens, IB est généralement affilié au système de garantie des investisseurs de l’UE, qui couvre jusqu’à 20 000 € par client en cas de défaut du courtier. Certes, c’est moins que la couverture de 70 000 € offerte par un courtier basé en France, mais ce niveau de garantie est un filet de sécurité standard en Europe.

Au-delà de ces assurances, IB présente des gages de robustesse : l’entreprise est rentable, avec plus de 10 milliards de $ de capital et une capitalisation boursière proche de celle de la BNP.

Elle opère depuis plus de 40 ans sans incident majeur mettant en danger les fonds des clients. D'ailleurs, les actifs des clients sont détenus sur des comptes ségrégués (séparés des fonds propres d’IB), conformément aux régulations, ce qui les protège en cas de problèmes niveau courtier.

Sur le plan technique, la sécurité des comptes est prise très au sérieux. Interactive Brokers impose une authentification à deux facteurs (2FA) via son application mobile IB Key ou par envoi de code SMS. IBKR permet aussi de configurer des notifications de connexion, des restrictions d’IP, etc. En cas d’inactivité prolongée sur la session (paramétrable, mais 60 minutes max), la déconnexion est automatique.

En outre, IB vous demandera de définir un contact d’urgence (personne de confiance) et éventuellement des mots de sécurité additionnels. Des dispositifs de sécurité rarement vus chez les courtiers grand public, mais cohérents avec le positionnement d’IB sur le marché professionnel.

Bref, les meilleures pratiques de sécurité bancaire sont en place.

Un détail appréciable : IB propose une fonctionnalité de sécurisation des actifs excédentaires. Par exemple, les liquidités non investies des clients européens peuvent être placées auprès de banques de premier plan, ce qui dilue le risque (en cas d'événement sur IBKR). De plus, IB segmente ses entités par zone : en cas de problème dans une filiale (ex : IB UK), les autres régions ne sont pas impactées directement.

Si on résume, chez IB on bénéficie de la solidité d’un acteur global, des garanties légales du secteur financier régulé, mais aussi des meilleures pratiques de la place. Reste un risque à gérer : la négligence de l’utilisateur ! Alors choisissez un mot de passe solide, activez la 2FA et ne partagez pas vos identifiants.

Inscription et ouverture de compte

Ouvrir un compte Interactive Brokers se fait entièrement en ligne. Le processus est un peu plus long et détaillé que chez certains courtiers grand public, mais reste réalisable sans trop de heurts.

Voici les étapes principales :

Inscription en ligne : Rendez-vous sur le site d’IBKR et cliquez sur “Ouvrir un compte”. Vous choisissez un identifiant (username) et un mot de passe, puis fournissez votre adresse e-mail. Un email de confirmation vous est envoyé pour valider la création.

Formulaire d’ouverture : Une fois le mail confirmé, vous accédez à un formulaire assez complet où il faudra renseigner vos informations personnelles (nom, adresse, date de naissance…), votre résidence fiscale et numéro fiscal, vos informations financières (revenus, patrimoine approximatif) et votre expérience en investissement (types d’instruments que vous avez déjà utilisés, votre connaissance des risques, etc.). Ce questionnaire est requis par la réglementation (connaissance client, profil investisseur) et vous ouvrira accès - ou non - à certains produits ou fonctionnalités.

Choix du type de compte : individuel ou joint, cash ou margin (cf. section précédente). Vous sélectionnez également les produits sur lesquels vous souhaitez être autorisé à trader (actions, obligations, options… il faut cocher les classes d’actifs, IB peut limiter si vous déclarez ne pas avoir d’expérience sur un produit).

Justificatifs : Vous devrez fournir des documents justificatifs en les téléversant sur la plateforme sécurisée : typiquement une pièce d’identité (passeport ou CNI) et un justificatif de domicile récent. Ces documents serviront à vérifier votre identité (KYC).

Paramétrages supplémentaires : IB demande de configurer un contact de confiance (nom et coordonnées d’une personne à contacter si vous devenez injoignable, par exemple), de choisir si vous voulez activer certaines options (par exemple, recevoir des offres marketing ou non), etc. Vous pouvez aussi d’ores et déjà configurer la sécurité à deux facteurs.

Validation et attente : Une fois tout rempli et soumis, IB va vérifier votre dossier. La validation prend en général de quelques heures à 1-2 jours ouvrés en fonction de l’afflux et si vos documents sont conformes. Vous recevez un email lorsque le compte est approuvé.

Premier dépôt : Après approbation, vous pouvez vous connecter à votre compte IB (via le portail web) et effectuer un virement depuis votre banque vers votre nouveau compte (IB vous fournit les coordonnées bancaires de son compte de réception, en Europe c’est souvent un compte en Allemagne ou Irlande à votre nom).

Il n’y a pas de dépôt minimum obligatoire pour un compte cash ordinaire (Disponibilité des obligations de Interactive Brokers), mais pour commencer à investir il faut évidemment alimenter le compte. Une fois le virement reçu (comptez 1 à 2 jours ouvrés), les fonds seront disponibles et vous pourrez réaliser vos premières transactions d’obligations.

Quelques conseils pour faciliter l'ouverture :

  • assurez-vous que vos documents sont bien lisibles et que les informations correspondent (éviter les fautes de frappe sur le nom, adresse, etc.). Si tout est correct, l’ouverture est généralement fluide.
  • IB étant un courtier très réglementé, ne soyez pas surpris de la quantité de questions posées lors de l’inscription : c’est normal (et c’est confidentiel).
  • Après l’ouverture, vous disposerez d’un identifiant unique qui vous permettra de vous connecter à la TWS, au portail web et à l’app mobile. Pensez dès le début à mettre en place les mesures de sécurité (activation de l’authentification à deux facteurs via l’appli IB Key) et à vous familiariser avec l’interface en mode “Paper Trading” éventuellement, avant d’engager des fonds réels sur vos premières obligations.

Administratif et fiscalité

Pas d'Imprimé Fiscal Unique (IFU) et pas de télétransmission aux impôts

La fiscalité est un point sensible pour les investisseurs français utilisant Interactive Brokers, car IB n’est pas un courtier français. En tant que courtier étranger, Interactive Brokers ne pratique pas le prélèvement à la source des impôts français ni l’édition de l’Imprimé Fiscal Unique (IFU) pour vos comptes-titres : c’est à l’investisseur de déclarer lui-même aux impôts français l’ensemble des revenus (intérêts, coupons obligataires) et gains réalisés via IB.

Concrètement, chaque année, IB met à disposition un rapport annuel d’activité (en anglais) qui récapitule vos dividendes, intérêts obligataires, plus-values, etc. Ce document est complet mais pas formaté selon les normes fiscales françaises.

Il faut donc extraire les informations pertinentes et les reporter dans votre déclaration de revenus française. IB ne prélèvera rien automatiquement, vous devrez payer l’impôt lors de la déclaration (ou via des acomptes si vous êtes mensualisé pour ces revenus). Il en est de même pour les plus-values.

C’est un inconvénient notable par rapport à un courtier français qui fournit un IFU pré-rempli. Certains investisseurs compensent cela en tenant une comptabilité précise de leurs opérations IB tout au long de l’année afin d'avoir leur propre rapport Excel.

L'investisseur français doit aussi gérer les éventuelles retenues à la source étrangères : par exemple, les intérêts d’une obligation US sont en principe versés bruts de taxe américaine (0% de retenue à la source pour les non-résidents US, grâce au formulaire W-8BEN fourni à IB), mais les intérêts de certaines obligations d’entreprises étrangères peuvent subir des retenues locales (selon le pays) qu’il faudra éventuellement créditer. Ce sont des cas particuliers, mais à connaître.

L’effort administratif et fiscal existe, mais c'est le “prix à payer” pour bénéficier des avantages d’IB en termes de frais et de choix d’investissements.

Vous n'êtes pas seul dans cette petite galère et il existe de nombreuses aides

Cependant, vous n'êtes pas seul ! Il existe de nombreuses aides en ligne pour faire la déclaration IBKR :

  • sites internet qui détaillent le processus
  • vidéos youtube
  • pdf comme celui de zonebourse (ici)[https://www.zonebourse.com/pdf/GuideFiscal_IB.pdf]
  • et même des services payants qui vous aident à remplir votre déclaration sur la base de vos rapports IBKR.

Vous l'aurez compris, vous n'êtes pas seul et cette complexité ne doit pas être un point bloquant !

Compte à l'étranger à déclarer (3916)

Comme pour tout compte à l’étranger, vous devez déclarer l’existence de votre compte IBKR aux impôts (formulaire 3916). Cela n’entraîne pas de taxation en soi, mais c’est une formalité légale sous peine d’amende. Vous indiquerez les coordonnées d’Interactive Brokers (IB étant établi notamment en Irlande/Luxembourg pour les clients européens) et votre numéro de compte.

Améliorations possibles

Malgré ses indéniables qualités, Interactive Brokers présente encore quelques points perfectibles, en particulier du point de vue d’un investisseur français en obligations. Voici les principales axes d’amélioration que l’on peut relever :

Rapport fiscal adapté aux normes françaises : IBKR devrait proposer à l’avenir un véritable IFU pour les comptes-titres ordinaires français. Le rapport actuel, bien que complet, pourrait être rendu plus lisible pour la déclaration fiscale française (par exemple en regroupant les revenus par pays et par nature). Cela simplifierait énormément la vie des clients et éliminerait un frein pour beaucoup de particuliers. Peut-être que la création récente de l'offre PEA incitera IB à s'intéresser davantage au marché français !

Processus d’inscription allégé : L’ouverture de compte chez IB, bien qu’efficace, pourrait être simplifiée par une interface plus guidée. Certaines informations pourraient être renseignées après coup plutôt que durant le flux initial (Interactive Brokers : le courtier le plus complet en 2025 ? Mon avis). Une inscription un peu plus rapide et user-friendly réduirait le taux d’abandon des nouveaux clients potentiels.

Interface plus intuitive / mode débutant : C’est sans doute le chantier le plus évoqué. IB pourrait développer une interface “simplifiée” pour les investisseurs moins chevronnés, avec moins d’options affichées par défaut, tout en laissant l’option d’utiliser la TWS complète pour les experts. Aux États-Unis, IB propose déjà IBKR Lite (une version plus simple et sans commission sur actions US) – une idée serait de transposer une approche similaire globalement, afin de toucher un public plus large sans le rebuter.

Lisibilité de la grille tarifaire : Bien que les tarifs soient excellents, ils sont très complexes à mémoriser car différents pour chaque marché, type d’actif, etc. IB pourrait travailler à les rendre plus lisibles dans l’interface (par exemple, afficher le coût estimé avant validation d’un ordre, ce qui n’est pas le cas partout). Un effort de simplification (même si garder des tarifs différenciés selon marché est compréhensible) aiderait les clients à s’y retrouver sans devoir consulter un PDF.

Au-delà de ces points, on peut également mentionner qu’IB ne met pas particulièrement en avant le marché obligataire dans sa communication envers les particuliers. Il y aurait peut-être un gain à proposer plus de contenus ou de fonctionnalités dédiées spécifiquement aux investisseurs obligataires (par exemple des alertes de nouvelles émissions obligataires, ou la possibilité de souscrire à des émissions primaires via IB). Actuellement, IB excelle sur le secondaire, mais n’offre pas l’accès aux nouvelles émissions (ce que certaines banques privées proposent via des allocations). Ce pourrait être un plus, même si, avouons-le, nous sommes sur un domaine assez niché.

À qui s'adresse Interactive Brokers ?

IBKR s’adresse en priorité aux investisseurs exigeants et expérimentés.

Si vous êtes un particulier ayant déjà une certaine pratique des marchés (actions, obligations ou autres) et que vous souhaitez diversifier fortement votre portefeuille obligataire à l’international, IB est probablement fait pour vous. Les “gros portefeuilles” y trouvent aussi leur compte grâce à la fiabilité de l’infrastructure et à la réduction des frais à grande échelle.

IB ne prend pas par la main l’utilisateur : sans connaissances préalables, on peut facilement s’y perdre ou commettre des erreurs (acheter la mauvaise obligation, mal comprendre les cotations, etc.). Cela dit, apprendre avec IB est possible grâce aux ressources pédagogiques et au mode démo, donc un débutant motivé et prêt à se former peut tout à fait débuter chez IB – il doit juste être conscient de la nécessité de cette phase d’apprentissage.

Pour ce type d'investisseur, un courtier plus accessible tel que Trade Republic, Saxobank ou Degiro serait sans doute plus adapté dans un premier temps (avec leurs propres compromis sur la qualité).

Un autre profil pour qui IB est très intéressant : l’investisseur souhaitant minimiser ses frais sur obligations. Si vous avez l’habitude d’acheter des obligations via votre banque et que vous êtes exaspéré par les commissions élevées ou les spreads opaques, IBKR vous conviendra : vos coûts seront divisés par 5 ou 10. De plus, si vous voulez accéder à des obligations étrangères (hors zone euro par exemple), IB devient presque un passage obligé car peu d’intermédiaires français permettent d’accéder à l'international facilement.

En termes de stratégie, IB est pertinent pour à peu près tous les usages obligataires : du “buy and hold” (achat d’obligations à conserver jusqu’à maturité pour toucher les coupons) à des approches plus tactiques (trading d’obligations sur écarts de taux, arbitrages entre obligations, etc.). Grâce à la variété des produits, l’investisseur peut tant construire une rente régulière (en combinant diverses obligations de qualité, échéances échelonnées) que spéculer sur du haut rendement risqué. Encore une fois, tout dépend de ses compétences, IB ne venant pas brider les choix (ce sera à vous d’être raisonnable dans vos allocations).

Verdict final : Interactive Brokers est un courtier d’exception pour les obligations

Interactive Brokers s’impose comme le courtier idéal investir en obligations... et pour explorer les marchés internationaux dans les mêmes conditions qu'un professionel.

IB a simplement les défauts liés à ses qualités : une offre pléthorique, frais ultra-compétitifs, exécution professionnelle, en, contrepartie d'une complexité et d'un support administratif limité qui pourront décourager certains.

C'est la seule raison qui explique que nous ne lui attribuons pas la note maximale car sur le plan technique, la promesse est totalement tenue.

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Ma note concernant Interactive Brokers en tant que courtier obligataire

Note : 4.5 / 5

Photo Nicolas Pérot

Nicolas Pérot

Ancien trader sur produits de taux d’intérêt et responsable des émissions obligataires de grandes entreprises, je partage ici mon expertise sur les obligations. Mon objectif ? Démystifier ce marché et apporter de la valeur à tous, du débutant à l’investisseur chevronné.

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