Sommaire

Quelles sont les obligations les moins risquées ?

par : Robin des bonds

Existe-t-il des obligations sans risque ou presque ? Lesquelles sont les moins risquées ?

La réponse en bref

  • Les obligations les moins risquées sont celles qui ont très peu de risque de crédit et de risque de taux.
  • Pour minimiser le risque de crédit, il faut choisir les émetteurs les plus sûrs comme les États.
  • Pour minimiser le risque de taux, il faut choisir les obligations à la maturité les plus courtes, moins d'un mois.
  • Rendement et risque étant liées, les obligations les moins risquées rapportent le taux monétaire.

Quelles sont les obligations les moins risquées ?

L'investissement en obligations présente différents risques. Les deux risques principaux sont :

  • le risque de crédit (défaut de l'émetteur qui le rend incapable de procéder au paiemetn des coupons et au remboursement)
  • le risque de taux (sensibilité au taux d'intérêt, une hausse des taux occasionnant une baisse des cours).

Pour minimiser le risque il faut donc minimiser ces deux facteurs.

Réduire le risque de crédit

Les obligations ayant la plus grande probabilité d'être remboursées sont celles émises par des entreprises très solvables ou par des États dont les finances publiques sont très saines.

Les agences de notation peuvent fournir des informations : il faut chercher les émetteurs notées idéalement AAA.

Entreprises notées AAA par S&P

  • Microsoft
  • Johnson & Johnson

États notés AAA par S&P

  • Canada
  • Suisse
  • Allemagne
  • Australie

(liste non exhaustive, notations en vigueur lors de la rédaction de cet article)

Enfin, il existe des obligations collatéralisées : ces obligations sont adossées à un portefeuille d'actifs, tel qu'un parc immobilier. En cas de défaut de l'émetteur, les créanciers ont un droit sur les actifs mis en collatéral. Cette sécurité supplémentaire leur confère quelques échelons de notation supplémentaires, ce qui peut les amener dans la catégorie AAA. Toutefois, il faut faire attention à la structure juridique : c'est grâce à des montages de ce type que la crise des subprimes a eu lieu ! Le fait de savoir s'il s'agit d'une obligation "moins risquée" est laissé à l'appréciation du lecteur !

Réduire le risque de taux

Pour réduire le risque de taux, deux solutions :

  • acheter des obligations à taux variable : le fait que les coupons accompagnent les taux de marché abaisse la volatilité et la sensibilité du cours.
  • acheter des obligations à durée très courte (duration faible), moins sensibles aux mouvements de taux.

Privilégier les durées courtes diminue également le risque de crédit.

On quitte alors le domaine purement obliagtaire pour aller dans le marché monétaire. Les produits sont des titres de créance négociables : les TCN. Cette famille de titres comprend les billets de trésorerie (BT), les certificats de dépôt (CD) et le Euro Commercial Papier (ECP).

Les obligations les moins risquées sont aussi les moins rentables

Quel rendement espérer avec une obligations très peu risquée ?

Sans surprise, moins il y a de risque, plus on se rapproche du taux sans risque : l'€ster en zone euro, ou les taux monétaires (BCE, Fed Funds).

Est-il pertinent pour un particulier d'acheter des obligations très peu risquées ? Non : les particuliers ont à leur disposition une multitude de produits destinés à rémunérer l'épargne de précaution qui ne peut être risquée :

  • Livrets (Livret A, LDDS...)
  • Comptes à terme bancaires
  • Fonds en Euros de l'assurance-vie
  • OPCVM et ETF monétaires

Faut-il investir dans des obligations très peu risquées ?

Selon moi, ce n'est pas intéressant pour un particulier. Ce marché est plutôt un marché de professionnels qui créent des produits sans risque ou à très faible risque.

En règle générale, il est nécessaire d'accepter une part de risque lorsque l'on investit en obligations.

Mais le risque n'est pas forcément une probabilité de perdre de l'argent !

N'oubliez pas que si une obligation ne fait pas défaut, alors elle est remboursée à cours connu à son échéance.

Le risque, lorsqu'il est exprimé par la volatilité des cours et non par le risque de crédit, peut même réduier la volatilité globale d'un portefeuille constitué d'acitons grâce à la diversification.

Aucune raison de fuir le risque : il faut au contraire délibérement chercher à s'exposer aux bons risques.

Fuir le risque ne fait que créer de nouveaux risques : un rendement trop faible, c'est une performance en-dessous de l'inflation.