Comment construire un portefeuille obligataire diversifié ?

Je sais acheter des obligations une à une, mais comment les assembler ?
L'essentiel
- Il faut comprendre les types de diversification possibles : par émetteur, durée, devise, subordination...
- Vous pouvez aussi opter pour un fonds obligataire.
Pourquoi diversifier ?
Avant de se lancer dans la construction d’un portefeuille obligataire, il faut d’abord comprendre ce que signifie vraiment la diversification dans ce contexte. Trop souvent, les investisseurs pensent qu’avoir plusieurs obligations suffit à être diversifié. Erreur classique ! Un portefeuille peut contenir dix obligations différentes et pourtant être très mal équilibré si elles sont toutes sensibles aux mêmes risques. Pourquoi diversifier ?
L’objectif principal de la diversification est d’atténuer les risques. Dans le cas des obligations, il en existe plusieurs :
- Le risque de taux d’intérêt : Lorsque les taux montent, la valeur des obligations existantes baisse. Un portefeuille composé uniquement d’obligations longues serait alors en grande difficulté.
- Le risque de crédit : Un émetteur peut faire défaut ou voir sa notation dégradée, ce qui impacte la valeur de ses obligations. Si vous misez tout sur un seul émetteur ou une seule catégorie d’émetteurs (ex. : entreprises high yield), vous prenez un gros risque.
- Le risque de liquidité : Certaines obligations sont plus difficiles à revendre que d’autres. Un portefeuille trop concentré sur des obligations illiquides peut poser problème en cas de besoin de liquidités.
- Le risque de change : Investir en obligations étrangères peut offrir du rendement, mais aussi exposer au risque de fluctuations des devises.
- Le risque lié à la duration : Les obligations à très longue échéance réagissent beaucoup plus fortement aux variations de taux que celles à court terme.
Diversifier, c’est répartir ces risques intelligemment
Il ne s’agit pas de s’éparpiller au hasard, mais plutôt d’équilibrer son exposition de manière à limiter l’impact d’un événement défavorable tout en maintenant un rendement correct. Par exemple :
- Mixer des obligations longues et courtes pour gérer le risque de taux.
- Combiner des émetteurs souverains et privés pour limiter le risque de crédit.
- Inclure des obligations en euros et en devises étrangères, en fonction des opportunités et du risque de change accepté.
- Éviter la concentration sur un seul secteur (ex. : trop d’obligations bancaires ou pétrolières).
Un portefeuille obligataire bien construit ne dépend pas du sort d’une seule variable économique. Il est pensé pour tenir le choc dans plusieurs scénarios de marché.
Répartir selon les types d’obligations
Une bonne diversification commence par le choix des catégories d’obligations à intégrer dans son portefeuille. Chaque type a ses caractéristiques, ses avantages et ses risques. L’idée est de panacher intelligemment ces instruments pour maximiser le rendement tout en contrôlant le risque global.
Obligations souveraines : la base de la stabilité
Les obligations d’État (OAT françaises, Bunds allemands, Treasuries américains, etc.) sont les plus sûres du marché, en tout cas pour les pays notés investment grade. Elles offrent :
- ✅ Une sécurité relative : un État a peu de chances de faire défaut, surtout un pays développé.
- ✅ Un rôle d’amortisseur en période de crise : leur valeur monte souvent quand les marchés actions chutent.
- ❌ Un rendement limité : les taux sont souvent faibles, voire négatifs en période de taux bas.
Certaines obligations souveraines sont indexées sur l’inflation (OATi en France, TIPS aux USA). Elles permettent de se protéger contre une hausse des prix mais ont souvent un rendement initial plus faible.
Obligations corporate : plus de rendement, mais plus de risque
Les obligations d’entreprise sont plus rémunératrices que les obligations souveraines, car elles présentent un risque de crédit plus élevé. On distingue :
- Les obligations investment grade (IG) : Émises par des entreprises solides (TotalEnergies, LVMH, Sanofi…). Moins risquées mais rendement limité.
- Les obligations high yield (HY) : Émises par des entreprises moins bien notées (BB+ ou moins). Rendement attractif mais risque de défaut plus élevé.
Le bon mix dépend du niveau de risque que l’investisseur accepte : un portefeuille 100 % high yield peut être une bombe à retardement, surtout en période de crise.
Obligations indexées à l’inflation : la protection contre la perte de pouvoir d’achat
L’inflation est un ennemi des obligations classiques, car elle grignote leur rendement réel. Les obligations indexées sur l’inflation voient leur capital et/ou leurs coupons ajustés en fonction de l’évolution des prix. Elles sont intéressantes quand l’inflation est sous-estimée par le marché.
Obligations convertibles et hybrides : entre action et obligation
- Les obligations convertibles offrent une option de conversion en actions, combinant la protection d’une obligation avec le potentiel de hausse d’un titre en Bourse.
- Les hybrides (comme les perpétuelles bancaires AT1) offrent un rendement élevé mais peuvent être très volatiles.
- Obligations émergentes : rendement attractif, mais attention à la volatilité
Investir dans la dette des pays émergents peut être un bon moyen d’aller chercher du rendement, mais cela expose à :
- Un risque de défaut plus élevé.
- Une volatilité accrue, surtout si libellée en devise locale.
- Une sensibilité aux crises globales.
Certains pays émergents sont plus sûrs que d’autres (Mexique, Chili…) tandis que d’autres sont plus spéculatifs (Argentine, Turquie…).
Diversifier les maturités
Une erreur fréquente chez les investisseurs obligataires est de se focaliser uniquement sur les obligations à long terme pour maximiser le rendement, ou à l’inverse, de privilégier uniquement le court terme pour limiter le risque de taux. Pourtant, une bonne diversification passe aussi par un équilibre entre les différentes échéances.
Pourquoi mixer les maturités ?
Les obligations réagissent différemment en fonction de leur durée de vie :
- Obligations courtes (moins de 3 ans) : Moins sensibles aux variations de taux, elles offrent une sécurité accrue, mais leur rendement est plus faible.
- Obligations moyennes (3 à 10 ans) : Compromis entre stabilité et rendement.
- Obligations longues (10 ans et plus) : Plus rémunératrices, mais très sensibles aux variations des taux d’intérêt. En cas de hausse des taux, leur prix peut chuter brutalement.
Un bon portefeuille obligataire doit intégrer une combinaison de ces durées pour atténuer les risques liés aux cycles économiques et aux politiques monétaires.
Les stratégies pour bien gérer les échéances
Stratégie du laddering (échelle d’échéances)
L’idée est d’acheter des obligations avec des maturités réparties régulièrement (exemple : 2, 5, 10 et 15 ans). À chaque échéance, on réinvestit dans une nouvelle obligation.
Deux avantages : le lissage du risque de taux (on n’est pas exposé à un seul point de la courbe) et les flux de liquidités réguliers (on récupère une partie du capital chaque année).
Stratégie du barbell (haltère)
Cette méthode consiste à combiner des obligations courtes et longues, sans se positionner sur les maturités intermédiaires. Par exemple : la moitié du portefeuille en monétaire et l'autre moitié en obligations très longues (30 ans).
- Les obligations courtes assurent de la flexibilité et limitent le risque de taux.
- Les obligations longues capturent un rendement supérieur.
Ce portefeuille est évidemment plus risqué si les taux montent fortement, car les obligations longues en pâtissent.
Stratégie du bullet (concentration sur une date cible)
L’investisseur achète des obligations qui arrivent à échéance à peu près au même moment. Utile pour des objectifs précis (ex. : préparer une dépense future). C'est cependant moins rentable car la duration est fondante (plus le temps passe, moins le portefeuille rapporte).
Adapter la duration dynamiquement, en fonction du contexte économique
- Si les taux sont bas mais susceptibles de monter, il vaut mieux privilégier les courtes et moyennes échéances.
- Si les taux sont élevés et en phase de stabilisation ou de baisse, allonger la duration peut être intéressant pour profiter de la revalorisation des obligations.
- En période d’incertitude, une structure équilibrée (laddering) permet de gérer les différents scénarios sans pari excessif.
Répartir selon les devises et zones géographiques
Diversifier son portefeuille obligataire ne se limite pas aux types d’obligations et aux échéances. L’exposition géographique et la devise jouent un rôle clé dans la gestion du risque et du rendement.
Pourquoi investir en dehors de la zone euro ?
Un portefeuille 100 % en euros présente un risque de concentration sur un seul marché et une seule politique monétaire (celle de la BCE). Ajouter des obligations en dollars, livres sterling, francs suisses ou devises émergentes permet :
- D’accéder à des rendements plus attractifs (ex. : obligations US souvent mieux rémunérées que leurs équivalents européens).
- De se protéger en cas de faiblesse de l’euro.
- De diversifier son exposition aux cycles économiques et aux politiques monétaires.
Mais cette diversification apporte aussi un risque de change qu’il faut savoir gérer.
Faut-il couvrir le risque de change ?
Lorsqu’on investit dans des obligations en devises étrangères, deux scénarios sont possibles :
- Si la devise monte par rapport à l’euro, l’investisseur profite d’un gain additionnel.
- Si la devise baisse, le rendement obligataire peut être annulé, voire transformé en perte.
Il est possible d’utiliser des instruments de couverture (ex. : contrats à terme, ETF couverts) pour neutraliser cet effet, mais cela a un coût, qui revient à annuler le surcroît de rendement potentiel fourni par l'obligation en devises.
Certains investisseurs acceptent le risque de change sur des devises solides (USD, CHF), mais préfèrent couvrir leurs expositions aux devises plus volatiles (BRL, TRY, ZAR).
Quels marchés privilégier ?
- 💶 Zone euro : Pas de risque de change, mais taux souvent bas.
- 💵 États-Unis (USD) : Marché obligataire le plus liquide et diversifié au monde, rendements souvent plus élevés.
- 🇬🇧 Royaume-Uni (GBP) : Taux généralement supérieurs à ceux de la zone euro, mais marché plus petit.
- 🇨🇭 Suisse (CHF) : Sécurité maximale, mais rendements extrêmement bas.
- 🌍 Marchés émergents : Rendements élevés, mais volatilité et risque de défaut accrus.
Comment intégrer cette diversification sans prendre trop de risques ?
- Mix devises fortes / devises émergentes : privilégier une majorité de devises stables et n’exposer qu’une fraction du portefeuille aux devises plus spéculatives.
- Suivi actif : ajuster l’exposition en fonction des tendances monétaires et économiques.
- Utilisation d’ETF obligataires internationaux pour diversifier sans gérer directement le change.
Gérer la qualité de crédit et l’exposition au risque
Un portefeuille obligataire bien construit ne se limite pas à une diversification par types, échéances et devises. Il doit aussi prendre en compte le risque de crédit, c’est-à-dire la capacité des émetteurs à rembourser leur dette. Une mauvaise gestion de ce risque peut transformer un portefeuille stable en un terrain miné.
Comprendre la notation de crédit
Les agences de notation (Moody’s, S&P, Fitch) attribuent une note de solvabilité aux émetteurs. Cette note donne une idée du risque de défaut. J'ai détaillé le fonctionnement dans une page dédiée (lien). En résumé :
- Note AAA à A : Investment Grade (IG), très faible risque
- Note BBB+ à BBB- : Investment Grade (zone basse), risque modéré
- BB+ et en dessous : High Yield (HY), risque élevé de défaut
- CCC et moins : Spéculatif, très risqué, défaut très probable
Les obligations investment grade sont plus sûres mais offrent des rendements plus faibles. À l’inverse, les obligations high yield attirent par leurs rendements élevés, mais elles exposent à des risques de défaut non négligeables.
Faut-il prendre du risque crédit ?
Comme toujours, tout dépend de votre tolérance au risque et de vos objectifs. Un portefeuille 100 % investment grade offre de la sécurité mais un rendement souvent limité. À l’inverse, un excès de high yield peut générer des pertes importantes en cas de crise.
Une stratégie équilibrée peut être :
- Une majorité d’obligations investment grade pour la stabilité.
- Une exposition mesurée au high yield pour booster le rendement.
- Une sélection d'autant plus rigoureuse que l'obligation est risquée : toutes les obligations notées BB ou B ne sont pas équivalentes.
Enfin, il faut aussi analyser la structure de la dette : certaines obligations sont mieux protégées en cas de faillite. Cas particulier des obligations bancaires et hybrides. Les obligations bancaires subordonnées (AT1, T2) et les hybrides (perpétuelles) offrent des rendements élevés, mais elles sont très sensibles aux crises financières. Certaines peuvent être converties en actions ou annulées en cas de difficulté. Un portefeuille trop exposé à ces instruments peut devenir explosif.
L'attrait principal des obligations est la corrélation faible, voire inverse avec le marché actions. Ne vous retrouvez pas dans une situation où votre portefeuille obligataire est aussi risqué que votre portefeuille actions.
Adapter le portefeille en fonction du cycle économique
Un bon investisseur obligataire ne construit pas un portefeuille figé. Les obligations réagissent fortement aux cycles économiques et aux décisions des banques centrales. Pour maximiser le rendement tout en limitant les risques, il faut adapter son allocation en fonction du contexte.
Phase du cycle | Caractéristiques | Stratégie obligataire adaptée |
---|---|---|
Croissance forte | Les taux d’intérêt montent, l’inflation s’accélère. | Privilégier les obligations courtes, les obligations indexées sur l’inflation et le high yield. |
Ralentissement | La croissance faiblit, les banques centrales adoptent une posture plus prudente. | Allonger la duration, renforcer les obligations investment grade. |
Récession | Chute de l’activité, baisse des taux d’intérêt, fuite vers la sécurité. | Miser sur les obligations souveraines longues, qui servent de refuge. |
Reprise | Redémarrage de l’économie, risque de remontée des taux. | Réduire la duration, renforcer les obligations d’entreprises. |
Que faire en cas de hausse des taux ?
Quand les taux montent, la valeur des obligations en portefeuille chute. Il est alors préférable de :
- Réduire l’exposition aux obligations longues (trop sensibles aux hausses de taux).
- Privilégier les obligations à taux flottant (qui s’ajustent à la hausse des taux).
- Se positionner sur les obligations courtes, moins affectées par la montée des taux.
Que faire en cas de baisse des taux ?
Quand les banques centrales baissent leurs taux, les obligations longues prennent de la valeur.
- Augmenter la duration en achetant des obligations longues.
- Miser sur les investment grade, qui bénéficient d’une détente du coût du crédit.
- Réduire l’exposition au high yield, qui devient moins attractif par rapport aux obligations souveraines. Gérer l’inflation
Quand l’inflation s’emballe, les obligations classiques voient leur rendement réel s’éroder. Il faut alors :
- Acheter des obligations indexées sur l’inflation (OATi, TIPS).
- Miser sur des obligations à taux flottant.
- Se méfier des obligations longues à taux fixe, qui peuvent souffrir.
Un investisseur obligataire performant sait anticiper ces phases et ajuster son portefeuille en conséquence.
Arbitrer entre fonds obligataires et obligations directes
Vous avez deux approches possibles : la gestion active et la gestion passive. À ajuster selon votre stratégie d’investissement, votre temps disponible et votre niveau de compétence !
Gestion passive : simplicité et coûts réduits
La gestion passive consiste à investir dans des ETF obligataires ou des fonds indiciels, qui répliquent un indice de référence (ex. : Bloomberg Global Aggregate, Euro Corporate Bond Index).
✅ Avantages :
- Frais de gestion réduits par rapport aux fonds actifs.
- Diversification automatique sur plusieurs obligations.
- Solution idéale pour les investisseurs qui ne veulent pas gérer activement leur portefeuille.
❌ Inconvénients :
- Aucune flexibilité pour s’adapter aux variations du marché.
- On subit l’évolution de l’indice, sans pouvoir éviter les mauvaises obligations.
- Moins de possibilités d’optimisation du rendement.
Gestion active : chercher la performance
La gestion active consiste à sélectionner soi-même des obligations ou à investir dans des fonds obligataires actifs, gérés par des professionnels. L’objectif est d’exploiter les inefficacités du marché et de s’adapter aux évolutions économiques.
✅ Avantages :
- Possibilité d’arbitrer en fonction des cycles économiques et des variations de taux.
- Meilleure sélection d’obligations, en évitant les titres les moins performants d’un indice.
- Adaptabilité : possibilité de privilégier certaines maturités, devises ou secteurs.
❌ Inconvénients :
- Frais de gestion plus élevés (notamment pour les fonds actifs).
- Risque de mauvaises décisions si la sélection est mal réalisée, avec une forte concentration
- Exige un suivi plus régulier du portefeuille.
Quelle approche privilégier ?
Beaucoup d’investisseurs combinent les deux stratégies :
- Des ETF obligataires pour la partie « cœur » du portefeuille, assurant une diversification large à faible coût.
- Une gestion active sur certains segments spécifiques (high yield, obligations émergentes, obligations hybrides…), en achetant des obligations en direct ou en souscrivant à un fonds actif.
Gérer le portefeuille au fil du temps
Construire un portefeuille obligataire diversifié, c’est bien. Mais un portefeuille figé est un portefeuille qui s’expose à des risques inutiles. Les conditions de marché évoluent, les taux d’intérêt montent ou baissent, l’inflation fluctue, et certains émetteurs deviennent plus ou moins risqués. Un bon investisseur doit donc ajuster son portefeuille régulièrement.
À quelle fréquence faut-il revoir son portefeuille obligataire ?
Il n’est pas nécessaire d’être collé aux écrans en permanence, mais un bilan trimestriel suffit.
Ce qu'il faudra surveiller lors de ce point :
- L’évolution des taux d’intérêt : un changement de politique monétaire peut modifier la pertinence de votre allocation.
- Les notations de crédit : un abaissement de la note d’un émetteur peut signaler un risque accru de défaut.
- L’inflation et son impact sur les rendements réels.
- Les échéances à venir : un bon suivi permet de réinvestir intelligemment les obligations arrivant à maturité.
- La diversification reste-t-elle équilibrée ? Certains secteurs ou régions peuvent être devenus surreprésentés à cause de la performance des titres ?
Il faudra aussi réinvestir les coupons qui ont été perçus.
Quand arbitrer ses positions ?
J'ai déjà traité ce sujet dans ("Quand vendre ses obligations ?"). Voici quelques situations qui peuvent justifier un arbitrage :
- Si un émetteur voit sa situation financière se dégrader : Il peut être préférable de vendre l’obligation avec moins-value afin d'éviter une déroute plus importante. À vous de voir !
- Si la duration du portefeuille est trop longue par rapport au cycle économique : En période de hausse des taux, réduire la duration permet de limiter les pertes.
- Si une obligation atteint un prix excessivement élevé : Il peut être opportun de la vendre et de réinvestir sur un titre offrant un meilleur rendement.
- Si un segment du marché devient trop risqué : Rééquilibrer en faveur d’actifs plus solides peut protéger le capital.
Comment ajuster sans bouleverser l’équilibre du portefeuille .
- Appliquer des règles de pondération : limiter l’exposition aux obligations spéculatives et maintenir une bonne répartition entre souverain, corporate et high yield.
- Réinvestir progressivement les coupons et les remboursements d’obligations dans des opportunités adaptées au contexte du moment.
- Ne pas vendre dans la panique : les obligations sont des placements de long terme, les arbitrages doivent être faits de manière réfléchie.
Et concrètement, pour un investisseur particulier ? ?
Tout ce que nous avons vu jusqu’ici est parfait sur le papier, mais il faut être réaliste : cette approche ultra-diversifiée est avant tout adaptée aux investisseurs institutionnels. Un fonds obligataire ou une banque peut acheter des centaines d’obligations différentes avec des tailles de position optimisées. Pour un investisseur particulier, les contraintes sont bien plus fortes.
D’abord, l’accès au marché obligataire est limité. Beaucoup d’obligations ne sont pas disponibles chez les courtiers classiques, ou alors avec des nominaux trop élevés (50 000€ voire 100 000€ par titre). La diversification devient alors plus difficile en direct.
Ensuite, il est illusoire de vouloir tout gérer à la perfection comme un fonds professionnel. Vouloir optimiser chaque détail (devises, échéances, émetteurs, secteurs, géographies) est souvent impossible pour un particulier, sauf à y consacrer énormément de temps et de capital.
Ce qu’un investisseur particulier peut réellement faire
- Se concentrer sur les leviers principaux : la duration (pour s’adapter aux cycles de taux) et le risque de crédit (en équilibrant investment grade et high yield).
- Utiliser des ETF obligataires, qui permettent d’accéder facilement à une large diversification avec des frais réduits. Un mix d’ETF souverains, corporate et high yield peut suffire à construire un portefeuille solide.
- Garder une approche pragmatique : inutile de viser la perfection, l’essentiel est d’avoir une allocation robuste, adaptée aux conditions de marché et à ses propres objectifs.

Nicolas Pérot
Ancien trader sur produits de taux d’intérêt et responsable des émissions obligataires de grandes entreprises, je partage ici mon expertise sur les obligations. Mon objectif ? Démystifier ce marché et apporter de la valeur à tous, du débutant à l’investisseur chevronné.
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