Le coupon d'une obligation : définition et fonctionnement
Terme en anglais : Coupon
par : Robin des bonds
Le coupon désigne l'intérêt périodique versé par une obligation. Les coupons sont versés par l'émetteur aux investisseurs, selon un calendrier fixé à l'avance, du début jusqu'à l'échéance de l'obligation.
Le taux des coupons, exprimé en base annuelle, est l'un des éléments les plus importants à observer dans les caractéristiques de l'obligation.
On parle de taux nominal ou de taux coupon pour désigner le taux du coupon, c'est-à-dire le rapport entre le montant des coupons versés au cours d'une année et le nominal de l'obligation.
L'essentiel
- Le coupon d'une obligation est exprimé en pourcentage du nominal.
- La plupart des obligations ont un coupon fixe : le même montant est versé chaque année.
- Les coupons peuvent aussi être variables, indexées sur un taux d'intérêt de référence.
- Les obligations zéro coupon ne versent aucun coupon.
Comprendre le calcul des coupons
Pour obtenir la rémunération (en euros ou en devises) d'une obligation à taux fixe, il faut multiplier le taux coupon par le nominal de l'obligation.
Par exemple, une obligation qui affiche un taux coupon de 4% et dont le nominal (la valeur unitaire) est 1000 € versera des intérêts annuels de 40 € par obligation. La documentation indiquera ensuite si ces intérêts sont versés annuellement, semestriellement ou trimestriellement, auquel cas ils seront respectivement de 40 €, 20 € ou 10 € par échéance de façon à former un intérêt total de 40 € par an.
Puisque les obligations sont cotées sur les marchés, leur cours varie et peut être différent du nominal. Par exemple, notre obligation de 1000 € de nominal peut coter 800 €. Son rendement instantané sera alors de 5% (des coupons de 40 € ramenés à un cours de 800 € : 40/800 = 5%). Cependant, le taux coupon n'aura pas changé.
Ce mécanisme explique le principe selon lequel le rendement d'une obligation est inversement proportionnel à son cours : moins on paye cher, plus le rendement est élevé.
Le détachement des coupons
Les coupons d'obligations obéissent à un calendrier particulier. Il faut distinguer la date de détachement de la date de paiement. Pour percevoir un coupon, il faut posséder les obligations avant la date de détachement du coupon en question. La date de versement, souvent deux ou trois jours plus tard, est celle du virement sur le compte bancaire de l'investisseur. C'est le même principe que pour les dividendes d'actions.
Ce délai est historique (voir plus bas).
Les coupons facultatifs
Certaines obligations ont des coupons facultatifs, qui peuvent être soumis à des facteurs extérieurs (par exemple, des critères de profitabilité de l'entreprise) ou au bon vouloir de l'émetteur. Par exemple, une clause de dividend stopper ou dividend blocker impose que l'émetteur ne versera aucun coupon si l'entreprise n'a pas versé de dividende. À l'opposé, une clause de dividend pusher entraîne le paiement du coupon dès lorsque l'entreprise paie un dividende.
Cette incertitude sur le paiement des coupons rend évidemment ces obligations plus risquées. Et puisque le risque doit s'accompagner d'une contrepartie sans quoi les investisseurs n'achèteraient pas l'obligation, elles portent souvent un taux coupon plus élevé.
Pour ces obligations, l'incertitude sur le coupon n'est généralement pas le seul risque. Elles sont souvent subordonnées (non prioritaires), et sans maturité fixe (perpétuelles avec possibilité de rachat par l'émetteur).
Le coupon couru
Le coupon couru désigne la part du coupon déjà écoulée mais pas encore versée depuis le dernier paiement d'intérêt. Il progresse chaque jour, au prorata du taux coupon et de la périodicité, et tombe à 0 le jour du détachement. Par exemple, une obligation qui verse un intérêt annuel de 4% aura un coupon couru de 1% à l'issue du premier trimestre. Le coupon couru fait partie intégrante du prix de l'obligation. Il doit donc être payé par l'acheteur au vendeur, en sus du prix convenu, ce dernier ne concernant que le nominal de l'obligation.
Les obligations zéro coupon
Les obligations zéro coupon ne versent aucun coupon. Leur seul flux financier est le remboursement du capital, au pair. Puisqu'elles ne versent aucun coupon, leur valeur est nécessairement décotée par rapport au pair, ce qui explique que les investisseurs y trouvent un intérêt.
Les obligations zéro coupon jouent un rôle majeur dans les calculs financiers, mais ce ne sont pas que des instruments théoriques : elles sont aussi privilégiées par les investisseurs qui n'ont aucun besoin de revenu et privilégient la plus-value, souvent plus optimale fiscalement.
Quelle est la différence entre le taux du coupon et le taux actuariel ?
Le taux coupon est un taux contractuel, défini une fois pour toutes et applicable pendant toute la durée de vie de l'obligation.
Le taux de rendement actuariel est un taux calculé, qui change à chaque instant puisqu'il dépend principalement du cours de l'obligation.
Les taux des coupons sont-ils influencés par les taux d'intérêt ?
Pour les obligations déjà émises à taux fixe, rien ne change. Les coupons sont connus à l'avance. En revanche, la valeur des obligations peut évoluer à la hausse ou à la baisse si les coupons qu'elles proposent deviennnet plus compétitifs ou moins compétitifs relativement aux taux de marché.
Pour les obligations à taux variables, les coupons sont révisables : à chaque date d'échéance on recalcule le prochain coupon selon le niveau des taux d'intérêt et souvent en y ajoutant une marge.
Enfin, pour les nouvelles émissions à taux fixe, les taux d'intérêt jouent un rôle important. Les émetteurs d'obligations proposent des obligations nouvelles à un taux qui doit rester cohérent avec les taux de marché. La simple observation du taux coupon d'une obligation peut donc donner un indice de la période à laquelle elle a été émise.
Pourquoi le terme coupon ?
Avant l'informatique et la dématérialisation des obligations, ces dernières étaient représentées par un titre en papier. Tout autour du titre se trouvaient des coupons détacheables, chacun correspondant à une échéance. Les porteurs d'obligations devaient se rendre à la banque et détacher l'un des coupons pour percevoir l'intérêt.
Les obligations papier sont tombées en désuétude pour de nombreuses raisons : outre le risque de perte, de vol, de dégradation avec le passage du temps, l'anonymat des titres au porteur favorisait le blanchiment d'argent. En effet, la valeur unitaire d'une obligation pouvant être très élevée, il était bien plus simple de transférer une série d'obligations qu'une malette de billets !