Sommaire

Les taux d'intérêt : définitions et exemples

Terme en anglais : Interest rate

par : Robin des bonds

Qu'est-ce qu'un taux d'intérêt ? Une définition.

Le taux d'intérêt est le montant que prélève un prêteur à un emprunteur en échange du prêt d'argent. Il est exprimé en pourcentage de la somme empruntée. Le taux d'intérêt est généralement exprimée en base annuelle.

Un taux d'intérêt est utilisé dans le calcul des intérêts d'un placement comme le Livret A, dans le calcul du rendement des obligations, mais aussi pour calculer le coût d'un un crédit à la consommation ou d'un prêt immobilier.

L'essentiel

  • Le taux d'intérêt est la somme, ramenée en pourcentage, que facture le prêteur à un emprunteur en échange d'un prêt d'argent.
  • Les prêteurs jugés sûrs bénéficient de taux d'intérêt plus faibles que les prêteurs jugés risqués. La même logique vaut pour les placements : les placements sûrs rapportent généralement un taux d'intérêt plus faible.
  • Les taux d'intérêts évoluent librement selon de nombreux facteurs : les taux directeurs des banques centrales, l'inflation, et l'offet et la demande de crédit dans l'économie.

Comprendre les taux d'intérêt

Les taux d'intérêt représentent le coût d'un prêt accordé par un emprunteur, exprimé en pourcentage annuel. Un taux d'intérêt élevé correspond à un prêt plus coûteux.

De façon symétrique, puisqu'un prêt pour un acteur économique est un emprunt pour l'autre, le taux d'intérêt est aussi une mesure de la rémunération d'un placement, qu'il s'agisse d'un placement sur un livret bancaire, un dépôt à terme, ou une obligation.

Attention au vocabulaire !

On parle généralement de taux d'intérêt uniquement lorsque les conditions sont connues, comme dans le cas d'une obligation. En revanche, pour désigner le rendement d'un placement en actions (dont les dividendes et la plus-valule sont inconnus), on parle plutôt de rentabilité (rentabilité espérée lorsqu'elle est encore hypothétique, rentabilité réalisée si l'opération est clôturée).

Cette distinction se retrouve aussi dans le langage fiscal : les intérêts ne sont pas imposés de la même manière que les dividendes ou les plus-values (gain en capital).

Taux d'intérêt et emprunts bancaires

Les individus empruntent généralement pour acquérir des biens de consommation (immobilier, véhicule...) ou pour investir (crédit lombard), tandis que les entreprises empruntent pour acquérir des actifs (terrains, usines) ou financer leur besoin d'exploitation courant (payer les fournisseurs, les salaires) ou encore refinancer leur dette. Les Etats empruntent pour boucler leur budget et combler le déficit fiscal : ils doivent équilibrer entrées d'argents et dépenses. Lorsque les recettes fiscales ne suffisent pas à financer le budget ils empruntent.

Le taux d'intérêt est un élément du calcul de l'échéancier du prêt : le total de la somme remboursée est supérieur à la somme empruntée. L'écart, l'intérêt payé, représente le coût financier du prêt. En effet, le prêteur demande une compensation pour l'usage de ses fonds pendant la période du prêt. S'il n'avait pas accordé ce prêt, il aurait pu utiliser cet argent autrement, ce qui lui aurait rapporté des revenus.

Le taux d'intérêt dépend généralement de la qualité perçue de l'emprunteur. Pour couvrir le risque de non-remboursement, les prêteurs appliquent des taux différents : plus faibles aux emprunteurs de bonne qualité, plus élevé à veux jugés à risque.

Taux d'intérêt et emprunts obligataires

Lorsque les institutions (entreprises, États, collectivités...) se financent, ils n'utilisent pas toujours un emprunt bancaire. Ils peuvent aussi émettre des obligations. Le taux d'intérêt des obligations est alors initialement fixé en fonction de l'offre et de la demande. Les émetteurs doivent en effet concilier deux objectifs :

  • payer le taux d'intérêt le plus faible possible afin de minimiser le coût de leur dette,
  • mais aussi s'assurer qu'ils parviendront à lever les fonds souhaités.

Cet arbitrage est au coeur du processus d'émission obligataire.

Puisque les obligations sont cotées sur les marchés, leur cours évolue chaque jour. En conséquence, le taux d'intérêt que verse le titre obligataire (le taux facial) ne correspondra pas forcément au taux de rendement qu'obtiendra un investisseur. Acheter une obligation avec décote permet d'obtenir un taux de rendement sur son placement (le taux actuariel) plus élevé que le taux facial, acheter avec une surcote mène à un taux inférieur au taux facial.

Taux d'intérêt et prix des obligations

Lorsqu’on s’intéresse au marché obligataire, il est essentiel de s’intéresser aux taux d’intérêt. Les deux vont de pair.

Ils jouent un rôle clé dans la fixation des prix des obligations, ainsi que dans la détermination de leur attractivité pour les investisseurs.

L’un des aspects les plus cruciaux des taux d’intérêt pour le marché obligataire est leur influence directe sur la valorisation des obligations. Lorsque les taux d’intérêt augmentent, la valeur des obligations existantes diminue et vice-versa.

La sensibilité des obligations aux variations des taux d’intérêt dépend de leur maturité et de leur coupon.

  • Les obligations à long terme sont plus sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt que les obligations à court terme. En effet, lorsque le taux facial d'une obligation est éloigné des taux en vigueur sur le marché, l'effet se cumule sur un nombre d'année d'autant plus grand que la maturité est longue.

  • Les obligations à coupon fixe sont plus sensibles aux taux d’intérêt que les obligations à coupon variable, ces dernières s'adaptant en permanence aux conditions de marché.

Ce rapport entre taux et prix est matérialisé par la sensibilité.

Les taux d’intérêt influencent également les décisions d’investissement des acteurs du marché obligataire. Les investisseurs cherchent à maximiser leur rendement tout en minimisant le risque. Ils évaluent en permanence l’environnement économique et les taux d’intérêt pour prendre des décisions éclairées sur l’achat, la vente ou la conservation d’obligations.

Les taux d’intérêt déterminent notamment le taux d’actualisation, c’est-à-dire l’ampleur de la dépréciation du capital au fil du temps.

Vous savez qu’un euro dans un an vaut moins qu’un euro aujourd’hui, les taux d’intérêt déterminent à quel point cet euro vaut moins.

Comment sont déterminés les taux d'intérêt ?

Les taux administrés

Certains taux d'intérêt sont déterminés par la puissance publique. Le taux du livret A par exemple, est fixé par le Ministère de l'Économie et par la Banque de France, selon une formule qui fait intervenir les taux monétaires et le taux d'inflation.

Les taux directeurs des Banques Centrales sont un autre exemple de taux administré. Ils correspondent au taux d'intérêt que facturent les Banques Centrales aux banques commerciales pour des prêts de très courte durée.

Les taux de marché

La plupart des taux d'intérêt sont des taux de marché : ils ne dépendent que du rapport de force et de négociation entre prêteurs et emprunteurs. Lorsque les emprunteurs sont nombreux et que la demande est forte, les taux d'intérêt sont plus élevés. Lorsque les prêteurs disposent de beaucoup de liquidités et que les emprunteurs sont rares, les taux d'intérêt sont faibles.

Cependant, ils n'évoulent pas dans le vide : ils sont contraints par de nombreuses forces de rappel.

  • les taux directeurs influencent les taux de marché, puisqu'ils représentent le coût de la liquidité. On peut les voir comme le coût de la matière première que les banques utiliseront pour accorder des prêts,
  • les taux d'usure plafonnent les taux qui peuvent être facturés aux ménages.

Les investisseurs obligataires étant plutôt rationnels, ils bouderont toute proposition d'obligation dont ils jugent le taux pas assez intéressant. Cependant, ils ont aussi besoin de détenir des obligations et peuvent être contraints d'acheter à des taux qu'ils jugent trop faibles par manque d'alternatives viables.

Taux d'intérêt et inflation

L'inflation joue un rôle dans la fixation des taux d'intérêt. Un prêteur cherche généralement a minima à préserver la valeur de son invnestissement en termes réels. Autrement dit, si l'inflation annuelle est de 2%, il attend au moins un taux d'intérêt de 2% sur ses placements, tout taux inférieur reviendrait à une perte de pouvoir d'achat.

Toutefois, il arrive fréquemment que les taux soient inférieurs à l'inflation, parfois sur une courte période, parfois sur une période plus longue, ce qui fait le bonheur des emprunteurs et le malheur des prêteurs.

Différents types de taux d'intérêt

Intérêts simples

On parle d'intérêts simples pour désigner des intérêts qui ne s'appliquent qu'au principal emprunté.

Intérêts composés

On parle d'intérêts simples pour désigner des intérêts qui s'appliquent à la fois au principal empruté mais aussi aux intérêts générés au cours des périodes précédentes.

Par maturité

Les taux d'intérêts dépendent des maturités des prêts. Un prêteur demande en général un taux d'autant plus élevé que le prêt est long. En effet, plus le temps passe, plus il prend un risque important :

  • il ne peut pas récupérer son placement avant une longue durée
  • il est soumis aux incertitudes concernant l'inflation (le taux d'intérêt fixé initialement peut ne pas être suffisant)
  • il est soumis au risque de non-remboursement (prévoir la solvabilité d'un prêteur dans 10 ans est plus difficile que dans 1 an)

La prime de risque représente donc le surcroit d'intérêts demandés pour faire face à ces incertitudes additionnelles.

La courbe des taux est une représentation graphique des taux d'intérêts sur différentes périodes, permettant de visualiser la prime de risque sous forme d'écart de taux d'intérêt entre différentes maturités.

Les taux d'intérêts sont généralement croissants selon les maturités, mais des exceptions arrivent périodiquement.

Pour aller plus loin :